Les plaques d'identité de l'armée française

Petite par sa taille, grande par son utilité, nous survolons ici un siècle de plaque d'identité française. Vaste sujet, nous laissons volontairement de coté les plaques pour officiers ainsi que les plaques dites de "foyer" ou d'achat perso.

La genèse de la plaque d'identité

Première évocation d'une plaque d'identité militaire - traité d'hygiène de G. Morache 1874
Première évocation d'une plaque d'identité militaire - traité d'hygiène de G. Morache 1874

 

Jusque là inexistante dans les rangs de l'armée française, l'idée de plaque d'identification est née aux États-Unis, au cours de la guerre de sécession. Adoptée en Allemagne dès 1869, ce n'est qu'en 1874 que la mise en place d'une plaque d'identification pour le soldat français est évoquée (traité d'hygiène militaire du médecin G. Morache).

 

Source: historique des plaques

Les plaques de l'armee de terre

La plaque modèle 1881

Extrait du recueil administratif à l'usage des officiers et sous-officiers des troupes coloniales,1902
Extrait du recueil administratif à l'usage des officiers et sous-officiers des troupes coloniales,1902

Adoptée le 2 septembre 1881, la plaque d'identité modèle 1881 est en maillechort (alliage de cuivre, nickel et zinc d'aspect argenté) et de forme ovale. Elle mesure 47 mm de long, 32 mm de large pour 1 mm d'épaisseur. De chaque coté une ligne est gravée et un trou est prévu pour le passage du cordon.

Une seule plaque est affectée au soldat.

 

Affectées aux hommes dès leurs passages à la caserne (pour le service), elles sont gravées et conservées par le corps jusqu'à la mobilisation du temps de guerre. Si l'homme est muté entre temps, la plaque est glissée dans le livret et envoyée vers sa nouvelle affectation. Gratuite pour l'homme de troupe, elle est prévue pour être portée autour du coup à l'aide d'un lacet de coton noir plat, de 6mm de largeur et 800 mm de long.

 

Plaque modèle 1881 vierge
Plaque modèle 1881 vierge

Les inscriptions figurant sur la plaque sont les suivantes:

  • Nom, prénom usuel
  • Date et lieu de naissance
  • Département et domicile
  • Numéro et désignation du corps de troupe
  • Numéro de matricule

Pour les engagés volontaires, le millésime de la classe est remplacé par l'indication de l'année de l'engagement précédée des lettres EV.

La modification de 1883

Extrait du journal de la gendarmerie, 1er novembre 1883
Extrait du journal de la gendarmerie, 1er novembre 1883

Le 12 octobre 1883, une circulaire du ministère de la guerre diminue et simplifie les inscriptions présentes sur la plaque.

  • Recto: nom, prénom usuel (remplacé par le premier prénom porté sur son état civil dès janvier 1884) et classe
  • Verso: l'indication de la subdivision de région et du numéro de registre matricule du recrutement

La ligne horizontale disparait.

 

 

Ci-dessous la plaque de François Fichot, classe 1892 (l'année de ses 20 ans). Il a le matricule 820 du bureau de recrutement de Cosne (dans la Nièvre).

La modification de 1915

Le nombre important de victimes dès les premiers mois de la grande guerre met rapidement en exergue le problème de la plaque unique. Comment laisser une identité sur le corps tout en remontant l'information quant au décès du soldat. 

Le 14 mai 1915, décision est prise de doubler la plaque d'identité afin d'en laisser une sur le corps et de joindre la deuxième à l'acte de décès. Chaque plaque doit recevoir un cordon distinct pour être portée autour du coup. Cependant la réalité du terrain est tout autre, très vite les soldats prennent l'habitude de porter une des plaques autour du coup (à l'aide du cordon prévu) et l'autre comme "gourmette" au poignée gauche.

  

Ci-dessous la plaque de Louis Sermonard de la classe 1907.  Un second trou a été percé pour pouvoir porter la plaque au poignée. Néanmoins la petite chainette montée sur la plaque ne permet pas de la porter au poignée. Mystère quant à son placement.

La plaque modèle 1918

La plaque réglementaire 1918-1940

Description de la plaque modèle 1918, BOEM du 10 novembre 1923
Description de la plaque modèle 1918, BOEM du 10 novembre 1923

En 1917 est mise à l'étude une plaque d'identité avec pour objectif de réunir les 2 plaques en une. Cette nouvelle plaque est adoptée en 1918, trop tard pour être distribuée significativement au cours du premier conflit mondial. La plaque d'identité modèle 1918 sera massivement distribuée à partir des années 1920.

Toujours fabriquée en maillechort sa forme se rapproche plus du cercle que de l'ovale.

Prévue pour être portée au poignée, la rainure centrale formée de 10 trous permet de casser la plaque tout en laissant le bracelet en place.

 

Les informations présentées sont les mêmes que sur le modèle précédent:

  • Recto: Nom, prénom et classe
  • Verso: Centre mobilisateur et numéro de registre matricule

Plaque modèle 1918 conforme à la description officielle. Robert Wild de la classe 1936 (donc né en 1916) enregistré au centre mobilisateur de Sélestat dont il est le 404ème enregistré de sa classe.

La plaque Libération

Dès 1943 et le rééquipement des troupes d'Afrique puis lors de la libération du territoire métropolitain, les troupes sont en partie réarmées par l'armée américaine. Certains touchent des dogtags américains (voir plus bas). Les plaques modèle 1918 reprennent bien évidemment du service, mais les marquages évoluent quelque peu, sous influence des plaques américaines.

 

Texte de Youri sur le forum MC3 

"Sur les plaques, on retrouve en général :

  • NOM Prénom
  • matricule
  • Bureau de recrutement Classe
  • Groupe sanguin Religion

L'ordre peut être différent selon les plaques et les informations n'y sont pas à chaque fois.

-Pour les militaires de carrière, engagé avant 1940 et ayant leur livret militaire, le bureau de recrutement indiqué est le BAMC qui recense les militaires de carrière.

-Pour les troupes coloniales, le bureau de recrutement est le DITC (Dépot des Isolés des Troupes Coloniales de Casablanca) (ou TC)

-Pour les réservistes, le bureau est le bureau de recrutement ou ils ont été recensés l'année de leur 20 ans et leur classe (année de leur 20 ans).

-Pour les indigènes n'ayant pas la nationalité française, l'année est l'année d'engagement.

-Pour les métropolitains n'ayant pas été recensés (classes 41, 42, 43, 44), le bureau de recrutement et la classe sont le bureau de recrutement et l'année où ils se sont engagés dans l'armée en AFN.

Ceci explique que l'on trouve, à côté des bureaux d'AFN ou des colonies, des bureaux de métropole car ce sont des réservistes venant de métropole (évadés d'Espagne, métropolitains présents en AFN avant le 8 novembre 1942). 

-Les groupes sanguins sont indiqués par des lettres O, A, B, AB et/ou des chiffres arabes ou romains (1 ->AB; 2->A; 3->B; 4->O).

-Les religions : C catholique, M Musulman, H Hébreux, P Protestant.

 

En France, avec l'intégration des FFI dans l'armée de libération, certains recevront des plaques vierges. A eux de se débrouiller pour les remplir, avec les moyens du bord. Ceci explique ces plaques gravées à la main, avec une pointe sèche et des indications pas très réglementaires (nom, prénom, date de naissance, unité, ville de naissance...)."

Ci-dessous une plaque modèle 1918 Libération. Freddy Duleu de la classe 1944 (né en 1924) enregistré au Bureau de Recrutement de Lille. A noter l'absence de matricule et la gravure "maison".

Sur cette autre plaque période Libé, le graveur ne s'est pas embêté à la retourner. Inspirée par les plaques d'identité des GI's, les informations présentées sont plus fournies.

Le soldat Pierre Remond de la classe 1944 est le 15554ème de sa classe a être passé par le bureau de recrutement de Rennes. Il est Catholique et son Groupe Sanguin est O

LES plaques d'origine américaine

Les plaques réglementaires

Plaque américaine modèle 1940 d'un soldat français période Libération
Plaque américaine modèle 1940 d'un soldat français période Libération

"En 1943 lors du réarmement de l'armée d'Afrique par les américains, les USA fournissent des dogtags avec les paquetages.

 

On retrouve différents modèles : la ronde Mle 1916 qui servira parfois de 2ème plaque, la Mle 1940 (Yellow Monel) et la Mle 1941 (White Monel). A priori, les américains n'ont pas fournis aux français les machines à estamper.

Les français ont donc frappé à la main les plaques avec des lettres à frapper. Ceci explique la présence sur certaines de ligne tracées à la pointe sèche pour aligner les lettres.  

 Pour les unités dépendants de l'intendance américaine (2ème DB en Angleterre puis en France, navires français réarmés aux USA, élèves pilotes aux USA...), les plaques ont été frappés avec des machines à estamper comme celles utilisées par l'US Army (même police, même alignement et espacement, même profondeur de frappe).

 

Sur les plaques françaises, on retrouve en général :

  • NOM Prénom
  • matricule
  • Bureau de recrutement Classe
  • Groupe sanguin Religion

L'ordre peut être différent selon les plaques et les informations n'y sont pas à chaque fois.

-Pour les militaires de carrière, engagé avant 1940 et ayant leur livret militaire, le bureau de recrutement indiqué est le BAMC qui recense les militaires de carrière.

-Pour les troupes coloniales, le bureau de recrutement est le DITC (Dépot des Isolés des Troupes Coloniales de Casablanca) (ou TC)

-Pour les réservistes, le bureau est le bureau de recrutement ou ils ont été recensés l'année de leur 20 ans et leur classe (année de leur 20 ans).

-Pour les indigènes n'ayant pas la nationalité française, l'année est l'année d'engagement.

-Pour les métropolitains n'ayant pas été recensés (classes 41, 42, 43, 44), le bureau de recrutement et la classe sont le bureau de recrutement et l'année où ils se sont engagés dans l'armée en AFN.

Ceci explique que l'on trouve, à côté des bureaux d'AFN ou des colonies, des bureaux de métropole car ce sont des réservistes venant de métropole (évadés d'Espagne, métropolitains présents en AFN avant le 8 novembre 1942). 

-Les groupes sanguins sont indiqués par des lettres O, A, B, AB et/ou des chiffres arabes ou romains (1 ->AB; 2->A; 3->B; 4->O)

-Les religions : C catholique, M Musulman, H Hébreux, P Protestant

Arrivés en France, avec l'intégration des FFI dans l'armée de libération, certains recevront des paquetages US avec des dog tags vierges. A eux de se débrouiller pour les remplir, avec les moyens du bord. Ceci explique ces plaques gravées à la main, avec une pointe sèche et des indications pas très réglementaires (nom, prénom, date de naissance, unité, ville de naissance...)."

Texte de Youri sur le forum MC3 

Ci-dessous un bon exemple de plaque américaine période libération. Une plaque modèle 1941 et une plaque ronde modèle 1916 qui fait office de deuxième plaque. Guy Busutil est un soldat français inscrit au bureau de recrutement de Tunis, classe 1943, sous le numéro 3719. Religion catholique, groupe sanguin O.

Les plaques d'inspiration américaine

Plaque d'inspiration américaine (photo Patton sur le forum MC3)
Plaque d'inspiration américaine (photo Patton sur le forum MC3)

Face aux difficultés d'approvisionnement certaines unités ont pu opter pour des fabrications "artisanales" largement inspirées du modèle réglementaire US. 

Difficile d'en dire plus sur le sujet, les formes peuvent plus ou moins varier. Les marquages quant à eux sont les mêmes que ci-dessus.

La plaque de prisonnier de guerre

Absolument pas réglementaire à l'armée française mais portée par des milliers de soldat français au cours de la seconde guerre mondiale, la plaque allemande de prisonnier de guerre. Chaque prisonnier de guerre est enregistré dans le premier camp par lequel il passe. Sa plaque et son matricule le suivent ensuite au grés de ses "affectations".

De forme rectangulaire, elle mesure 6 cm de large pour 4 cm de haut et est gravée sur une face. Sécable, elle fonctionne sur le même modèle que la plupart des plaques d'identité. En cas de décès, la partie supérieure (celle accrochée au cou) reste sur le corps tandis que la partie basse suit le parcours administratif.

 

Photos et textes suivants issus du blog Stalag 325:

"Deux trous au niveau supérieur pour le passage de la cordelette, un trou au niveau inférieur pour accrocher par lot les moitiés de plaques des défunts. Chaque partie possède 2 lignes vierges et une ligne avec la mention "Nr. :". La plaque est en zinc et le prisonnier doit la porter sur lui en permanence. Ceci est la théorie.

Devant le nombre impressionnant de prisonniers à immatriculer en un temps restreint, les plaques firent parfois défauts. Certains Stalag eurent à recourir aux plaques réglementaires ovales pour soldats allemands. Quelques Front-Stalag utilisèrent des plaques d'une taille différente et qui diffèrent du modèle classique réglementaire.

La matière usuelle de la plaque est le zinc. Certains prisonniers reçurent des plaques en aluminium, en bois, en fer et provisoirement en carton.

Certaines plaques ont la mention du Stalag frappé à froid lors de l'emboutissage et découpe des plaques, d'autres reçoivent la mention avec des lettres à frapper, l’appellation peut être en clair ou en abrégé.

Parfois, le marquage 3 lignes et "Nr.:" des plaques est inexistant ou se trouve même au verso de la plaque.

On trouve également des lettres frappées de travers ou des plaques avec numéros barrés et réattribuées à un autre numéro de matricule. La calligraphie est parfois différente pour un même Stalag".

STALAG IB -HOHENSTEIN

Prisonnier n°57906

La mention F devant le matricule indique un prisonnier français avec la plaque d'identité réglementaire au nom de MARTIN Joseph classe 1925,  recrutement de FONTAINEBLEAU n°430.

A noter, le 2ème A du mot Stalag est un V inversé.

STALAG IA - STABLACK

Prisonnier n°12005

Plaque en aluminium, la mention FZ indique un prisonnier français.

La plaque modèle 1950

Plaque modèle 1950 vierge
Plaque modèle 1950 vierge

La plaque modèle 1918 va être distribuée règlementairement jusqu'à la fin des années 1940 et l'apparition d'un nouveau modèle de plaque d'identité. 

 

Bien plus grande, la plaque modèle 1950 est en quelque sorte un retour en arrière puisqu'elle est destinée à être portée autour du cou. Toujours sécable, la forme est arrondie sur les 2 cotés qui reçoivent le trou pour le passage de la chainette.

 

 

 

Les inscriptions évoluent, notamment au niveau du matricule. On retrouve néanmoins nom, prénom et groupe sanguin (pas systématique).

 

Le numéro de matricule est "plus complexe" ou plutôt "plus complet". Il contient les informations disparues par rapport à la plaque modèle 1918. Il faut le "lire" de la manière suivante (de gauche vers la droite): ex. 60 350 03662

  • 2 chiffres de la classe (l'année des 20 ans): ici 1960
  • 3 chiffres pour le département de recensement (pour la métropole seuls les 2 premiers sont à prendre en compte): ici le département 35
  • Numéro enregistré au registre matricule: ici le 03662
Plaque modèle 1950 en Algérie (source campidron.fr)
Plaque modèle 1950 en Algérie (source campidron.fr)

La plaque modèle 1993

Plaque modèle 1993
Plaque modèle 1993

 Au début des années 1990, décision est prise de modifier la forme de la plaque d'identité. Après 40 années de service la plaque modèle 1950 laisse sa place à la nouvelle plaque modèle 1993.

 

Dans le fond, pas de changement particulier. Les 2 bords arrondis s'aplanissent et c'est tout. Le contenu n'évolue pas non plus. 

 

Peut-être que ce changement est lié à l'apparition des machines à graver électronique pour lesquels la forme rectangulaire des plaques est plus adaptée (à confirmer).

Ci-dessous, un extrait de l'instruction N° 3426 du 14 août 2003 relative au marquage et au port de la plaque d'identité.

 

Généralités:

Dès son entrée en service, tout militaire est doté d'une plaque d'identité, y compris les militaires de la réserve. En temps de crise ou de guerre, le port est obligatoire. Pour les théâtres d'opérations extérieures (OPEX), le port est prescrit par le commandement de la force d'action terrestre. Ce port est obligatoire dès l'embarquement sur voie aérienne militaire et vingt-quatre heures sur vingt-quatre pendant la durée de la mission.

Les maîtres ouvriers cordonniers, équipés d'une machine à graver électronique, sont chargés de la gravure des plaques d'identité.

Les plaques d'identité et les chaînettes sont fournies par le commissariat de l'armée de terre.

Lorsqu'un militaire est décédé au cours d'une opération, la partie détachable est jointe aux valeurs et objets personnels, en vue du règlement de la succession. La partie de la plaque liée à la chaînette reste avec le corps afin d'identifier celui-ci. Dans les autres cas (départ à la retraite, atteinte de la limite d'âge, décès par maladie ou accident...), la plaque d'identité est conservée dans le dossier de l'intéressé. Lorsque le dossier du personnel est expurgé, les plaques d'identité sont reversées aux établissements ravitailleurs du CAT (ERCAT) pour être dénaturées puis éliminées comme vieille ferraille.

 

Contenu:

La plaque d'identité modèle 1993 est percée sur sa médiane, une ligne de trous permettant de la plier et de la séparer en deux parties égales.

D'une manière générale, le recto de la plaque d'identité se présente sous la forme suivante :

 

Sur le recto de chacune des deux parties, le maître ouvrier cordonnier, au moyen d'une machine à graver munie d'une fraise carbure, inscrit en fonction des renseignements mentionnés sur la demande, les indications ci-après :

 

Sur la première ligne margée à gauche et à droite,

- margée huit (8) millimètres à gauche : la mention OFF s'il s'agit d'un officier,

- margée huit (8) millimètres à droite : le groupe sanguin (A, B, O ou AB) établi après une seconde détermination, suivi, avec un intervalle d'écart :

- de la mention NEG pour les sujets à facteur rhésus négatif,

- de la mention POS pour les sujets à facteur rhésus positif.

 

Sur la seconde ligne éventuellement sur la troisième ligne margée au centre, dans l'ordre, le nom suivi du premier prénom de l'état civil. Pour le personnel féminin, seul le nom de jeune fille est indiqué.

 

Sur la dernière ligne : le numéro d'identifiant défense (NID), réparti de la façon suivante : deux chiffres, trois chiffres, cinq chiffres, émis par le bureau du service national (BSN).

 

Norme de gravure :

- type de caractère : ARIAL (ou toute autre écriture bâton) de caractère trois (3) millimètres,

- tous les caractères sont en majuscules, hormis le prénom où seule la première lettre est en majuscule, 

- le texte doit être centré.

 

 Extrait de l'instruction N° 3426/DEF/DCCAT/LOG/REG relative au marquage et au port de la plaque d'identité, du 14 août 2003.

Formulaire de demande d'édition de plaque d'identité
Formulaire de demande d'édition de plaque d'identité
Plaque modèle 1993
Plaque modèle 1993

L'identifiant défense est à "lire" de la manière suivante (de gauche vers la droite): ex. 08 020 40974

  • 2 chiffres de la classe (l'année des 20 ans): ici 2008 donc né en 1988.
  • 3 chiffres pour le département de recensement (pour la métropole seuls les 2 premiers sont à prendre en compte): ici le département 02, l'Aisne.
  • Le 6ème chiffre est le trimestre de recensement: ici 4ème trimestre.
  • Les 4 derniers chiffres, ordre d'enregistrement dans le département de recensement, pour le trimestre précisé.

Les plaques de la marine

La marine nationale utilise les plaques modèle 1918 pour ses matelots. Sa carrière va être longue puisque distribuée au moins jusqu'à la fin des années 1970. Il existe toutefois une petite différence par rapport à la plaque modèle 1918 de l'infanterie, il faut compter les trous! Les plaques de la marine comportent 11 trous pour la cassure alors que celles de l'infanterie n'en ont que 10. Cette règle n'est toutefois pas absolue et des exceptions confirment la règle (voir plus bas)...

 

Ci-dessous une plaque modèle 1918 d'un Engagé Volontaire en 1945, à Toulon. Son matricule est le 5632. Son Groupe Sanguin n'est pas lisible. Les trous sont remplacés par des poinçonnages plus grands.

Cet extrait du manuel des recrues de 1945 (collection AS GMO sur France Militaria) nous éclaire sur la "lecture" du matricule.

Au début des années 1960, les lettres des bureaux de recrutement sont remplacées par des chiffres. Ces deux chiffres sont placés au début du matricule et à lire comme suit: 01 Cherbourg, 02 Brest, 03 Lorient, 04 Rochefort, 05 Toulon.

 

Au courant des années 1960, la marine ne conserve plus qu'un bureau de recrutement à Toulon. Tous les matricules vont de ce fait commencer par 05 jusqu'à ce que les incorporés dans les anciens bureaux maritime aient quitté le service. Le bureau de recrutement ne sera ensuite plus indiqué.

 

Ci-dessous la plaque modèle 1918 (à 9 trous!) d'un marin REngagé de la classe 1967. Le 05 du bureau de recrutement de Toulon (le seul restant) est bien devant.

 

Photo AS GMO sur France Militaria

Sur cette autre plaque modèle 1918 cet homme REngagé est de la classe 1979. Son matricule est le "10800".

Le 05 de Toulon est toujours présent.

Photo ghost dog sur France Militaria

 

A partir des années 1980 est distribuée la nouvelle plaque de la marine.

Dans l'état actuel des connaissances, je ne peux malheureusement m'étendre sur le sujet.

Les plaques de l'armée de l'air

Avant de se pencher sur les plaques en elles-mêmes, il convient de faire un bref historique sur l'armée de l'air:

L'aviation militaire française nait en 1909 et inscrit la France comme le premier pays à s'équiper d'avions de combat. Après le vote d'une loi à l'assemblée nationale le 29 mars 1912, l'Aéronautique militaire fait officiellement partie de l'Armée française, aux côtés des quatre autres armes traditionnelles de l'Armée de terre de cette époque : l'infanterie, la cavalerie, l'artillerie et le génie.

La loi du 8 décembre 1922 érige l'aéronautique militaire en « arme spéciale », mais elle reste sous la coupe de l'Armée de terre. Elle ne devient une armée à part entière et totalement indépendante qu'à partir du 2 juillet 1934 (Source Wikipédia).

 

Avant 1934, les plaques d'identité utilisée sont du modèle 1918 de l'armée de terre. Le contenu, en terme d'informations renseignées, devait certainement être le même.

 

A partir de 1934 et de la création de l'armée de l'air, la donne change. Les informations manques mais il semble que des plaques rondes, à porter autour du cou, aient fait leur apparition en 1936. La plaque modèle 1918 continue néanmoins à être utilisée.

Le personnel volant perçoit les plaques rondes (au nombre de 2) et le personnel au sol, la plaque modèle 1918.

 

Le contenu:

Contrairement à l'armée de terre, c'est l'année de naissance du porteur et non sa classe qui est indiquée. La mention "armée de l'air" figure toujours du coté du "matricule". Le "matricule" est en fait un NIA ou Numéro d"Incorporation Air. Celui-ci est toujours précédé d'une ou plusieurs lettres. Dans l'état actuel des connaissances, il n'est pas possible d'en donner la signification.

Ci-dessous les plaques rondes destinées à être portées autour du cou. Elles seront utilisées jusqu'au années 1970.

Gaston Ladalle

Merci à Pierre-Olivier, Vincent et François pour leur aide.

Sources: différents forums et blogs, indiqués dans le texte.

 

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